Le passage du témoin

FR (EN below)

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Ouvrage constitué de 37 portraits (réalisés à la chambre technique 4×5 inch) et témoignages de rescapés des camps de concentration et d’extermination nazis.
Photographies d’André Goldberg, témoignages recueillis par Dominique Rozenberg, sociologue.

1ère édition en 1995 :
Préface de Geoffrey Hartman, Directeur de projet Video archive for holocaust Testimonies (Yale University) / Historique de Yannis Thanessekos Directeur de la Fondation Auschwitz / Paru en 1995 aux éditions de la Lettre volée avec le soutien de la Fondation Auschwitz.

2ème édition en 2017 :
Préface de Stephen Naron, Directeur de projet Video archive for holocaust Testimonies (Yale University) /Avant-propos de Zahava Seewald, Conservatrice au Musée Juif de Belgique et Commissaire de l’exposition à Kazerne Dossin à Malines / Historique de Frédéric Crahay, Directeur de la Fondation Auschwitz.

+ un émission radio RTBF La Première, Le monde invisible réalisée par Thierry Génicot, diffusion le jeudi 25 janvier 2018
https://www.rtbf.be/auvio/detail_par-oui-dire?id=2302992

+ un entretien sur Radio Judaïca dans l’émission de l’Association pour la mémoire de la Shoah « Passeur de mémoire », le lundi 27 novembre 2017
http://rsa.stream26.com/api/storage/5a1c3589010000f583c2ef5a 

Les origines du projet
1. L’urgence de dire et d’agir contre l’oubli :
L’idée du passage du témoin est née en 1994 à la veille des 50 ans de la libération des camps nazis . Un projet pour répondre à un sentiment d’urgence face à la perspective proche de la disparition des derniers témoins directs de ces évènementset à un sentiment d’inquiétude aussi face à la montée des idées d’extrême droite en Europe, face au révisionnisme face au génocide rwandais et aux épuration ethniques en Bosnie.
L’expérience vécue des rescapés des camps de la mort se devait d’être transmise contre toutes les entreprises de dénégation et de falsification et plus encore contre l’oubli-ultime injure du sort vis-à-vis de ces bien involontaires témoins de l’inhumain- cette part de barbarie enfouie dans l’Homme et qui ne demande que l’effacement de ses traces pour ressurgir sous des appellations et dans des contrées toujours renouvelées.
Il ne s’agissait pas de restituer une vérité historique à laquelle s’attèlent les spécialistes, mais de tenter avec humilité et simplicité d’écouter ce que ces gens avaient à dire et à rendre la dignité des traits de ces agents de notre mémoire collective

2. Photographie et texte s’unissent pour ne pas oublier :
Ce projet comportait deux volets indissociables : le recueil de témoignages et le portrait photographique. Un témoignage en deux temps : ils dévoilaient l’image d’eux-mêmes tels qu’il étaient en 1995 , 50 ans après les faits tout en délivrant le récit de leur douloureuse histoire passée.
Toutes les personnes rencontrées à l’époque ont été des témoins actifs et volontaires toute leur vie. Ils sont allés dans les écoles, les colloques, aux procès pour donner leur voix à la vérité.
A ce jour, la quasi-totalité des rescapés interrogés à l’époque est décédée et le livre est épuisé sans avoir pu remplir sa mission de sensibilisation auprès d’un public plus large : écoles, association de jeunes, bibliothèques communales, association d’éducation permanente.

3. Les auteurs :
Dominique Rozenberg est sociologue de formation et travaille actuellement à la Ligue des droits de l’Homme asbl :
« Issue d’une famille juive, très jeune j’ai été amenée à entendre parler de la Shoah. Le projet de ce livre remonte pour moi au jour où j’ai demandé à ma grand-mère pourquoi je n’avais pas de grand-père, et où je me suis entendu répondre qu’il était mort dans un camp de concentration. Ce livre est ma façon de lui rendre hommage en même temps que l’expression de mon refus de l’intolérable et de l’irréparable » in note de l’enquêtrice » . in Le passage du témoin page 17.

André Goldberg est photographe et cinéaste :
« Auschwitz, Buchenwald, Dachau, Treblinka,…. Ces noms – comme malheureusement, bien d’autres encore – résonnent dans ma mémoire depuis l’enfance comme la mort.
Cinquante années après la libération des camps d’extermination nazis, qu’en reste-t-il dans la mémoire du monde ?…. la photographie me permet de révéler mes émotions, d’exorciser les meurtrissures et de fixer les peurs de ma mémoire. » in note du photographe ». in Le passage du témoin , page 27.

Nous nous sentions investis d’une mission de transmission de la mémoire en tant que parents mais aussi en tant que citoyens. Nous pensions que connaître la barbarie nazie était nécessaire pour éviter que cela ne recommence. Nous étions conscients que les juifs n’avaient pas été les uniques victimes des camps de concentration nazis, mais nous faisions nôtres à cet égard les propos d’Elie Wiesel : « En racontant le martyre de mon peuple, j’évoque la souffrance de tous les peuples privés de liberté en Europe occupée » in Discours d’Oslo, Paris Grasset, 1987, p.38.

EN

The book « Le Passage du Témoin », (The Passage of the Witness) in which are collected 37 photographic portraits and testimonies of survivors of Nazi concentration and extermination camps.
Photographs by André Goldberg, testimonies collected by Dominique Rozenberg – sociologist.

This project was realized in 1994 and has been published in Brussels (Belgium) by la Lettre volée Editions (co-edited with the Auschwitz Foundation) in may 1995 on the occasion of the fiftieth anniversary of the liberation of the Nazi concentration and extermination camps and exhibited among others at the Museum of Photography in Antwerp (Belgium) in the summer of 1995.

At the initiative of Zahava Seewald, Curator at the Jewish Museum of Belgium, this exhibition was taken anew from October 2017 to January 2018 at Kazerne Dossin in Mechelen (Belgium).
On this occasion, the book – released 22 years before and sold out since – has been reissued. The testimonies are in french, but in case of the possibility of an exhibition outside the francophonie, it could be reissued in english.

These are 37 black and white photographic portraits of 40 x 50 cm format drawn on baryta paper.
They are framed under white passe partout and in frames with black edge (wood) 55 x 65 cm.
The images were made in the studio and in artificial light at the 4×5 inch technical room, on polaroid negative P55.

Of the 37 witnesses, half were deported from Kazerne Dossin in Mechelen (Belgium), but the others speak about experiences of deportation from all European countries: France, Germany, Poland, Hungary, Austria, Rhodes, …
This story has plagued the whole of Europe and that’s what we wanted to talk about.

PRESS
https://andregoldbergblog.wordpress.com/photographie/le-passage-du-temoin/presse-the-bulletin-1995/ (english)